En héraldique, elle est nommée "Croix de Toulouse". On la blasonne croix cléchée (les branches en forme de panneton de clé), vidée (on voit le champ au travers de ses branches) et pommetée de douze pièces (chaque pointe est garnie d'une "petite pomme" dite "pommette").
Sa couleur est d'or (jaune) sur fond de gueules (rouge).
Quant à la symbolique, elle laisse le choix !
Le total des douze pommettes pourrait symboliser les douze apôtres, dont le nombre fait référence aux douze tribus d'Israël, les heures du jour et de la nuit, les mois de l’année, les signes du zodiaque, les directions des vents qui poussent les navires, la Jérusalem Céleste dont les douze portes protègent l’Agneau Pascal…
De plus, au Moyen-âge, les gens sachant peu lire, on utilisait des symboles (par exemple : le chien et la blessure à la cuisse sont les attributs de Saint-Roch). Ainsi, les pommettes, montées sur une couronne étaient l’apanage des Comtes (9 pommettes pour les Vicomtes et barres biaisées pour les barons).
Il en va de même pour les quatre branches de la Croix. Elles représenteraient les quatre évangiles ou les quatre saisons, les quatre directions ou les quatre éléments du zodiaque…
Cette croix pommetée a des origines obscures remontant avant l’ère chrétienne. En effet, on la trouve gravée dans la Vallée des Merveilles, dans les Alpes Maritimes, près du Mont Bego. On retrouve une forme de croix comportant douze points et rappelant vaguement celle actuelle, chez un peuple vivant dans le sud de la Gaule, trois siècles avant Jésus Christ, Les Volques, qui se séparèrent vers le IIème siècle ; Les Volques Arecomiques s'installant dans la région de Nîmes, pour donner, plus tard la « colonia nemausensis », et les Volques Tectosages dans la région qui va de Narbonne à Toulouse.
Elle pourrait aussi être la synthèse entre la Croix de St-Maurice (tréflée) et la croix byzantine, avec peut-être une influence wisigothe. Elle apparaît dès le Xème siècle en Provence (Comte de Forcalquier, Comte de Marseille, Guilhem 1er le Libérateur), mais son origine la plus probable semble être la croix reliquaire offerte par l’Empereur de Constantinople, Alexis Comnène au Comte de Toulouse RAIMON IV en 1104, célébrant la prise de Constantinople par les Croisés. Elle apparait sur les armoiries des principaux lignages d’Occitanie.
Ce qui est certain, c'est que depuis plus de 1000 ans, elle unit un peuple et est gravée dans le cœur de tous les occitans !